Trésors, Faits & Légendes

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Ce texte figure aux pages 39-43 de la première édition du livre, c'est-à-dire juste après les énigmes. Max s'intéressait à la prospection et aux trésors puisqu'il est l'auteur d'un livre Guide du chercheur de trésors publié en 1998.


Remarque : dans la transcription du texte (ci-dessous), la pagination originale de la première édition du livre a été conservée (les symboles § indiquent des sauts de page).

Contenu du texte

TRÉSORS, FAITS & LÉGENDES...

Des trésors, il y en a partout, dans toutes les régions, dans toutes les villes et toutes les campagnes. Le plus mythique d'entre eux est certainement celui de Rennes- le-Château (Aude). En 1886, le curé de l'endroit Béranger Saunière, investissait ses maigres économies dans la réfection de son église. Dans un pilier creux, sous l'autel, il découvrit des manuscrits, puis, sous une dalle, une bassine remplie de pièces gardée par les ossements blanchis de deux hommes ; et enfin, dans une troisième cache, des bijoux anciens ainsi quune pièce d'orfèvrerie en or et dia- mants. C'était là une jolie cagnotte!

Mais le meilleur était encore à venir. Béranger Saunière étudia les manuscrits de près, et, aidé par sa servante Marie Denardaud, il se mit à creuser. Il creusa comme un fou, Sans doute trouva-t-il, puisque, dans les seules années 1896-1897, il commanda et fit effectuer pour 16.200 francs-or de travaux dans son église, travaux qu'il paya rubis sur l'ongle !

On a calculé que Saunière, de 1886 à 1917, dépense l'équivalent de 20 millions de francs actuels, et qu'il avait des projets supplémentaires pour un montant de 8 millions de francs-or lorsque la maladie l'empor- ta, le 22 janvier 1917. Pas mal, pour un petit curé de campagne !

Il s'agit là, bien sûr, d'un "gisement" historique. Tout comme l'est celui de Charroux, dans le Poitou. La tradition, confirmée par des écrits conservés aux archives départementales, affirme en effet qu'il y aurait là pas moins de soixante-quinze trésors majeurs !... Fort possible après tout, lorsqu'on sait que depuis 1856, quatre d'entre eux ont été

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découvert. Et on ne compte plus les trouvailles secondaires faites par les habitants du bourg : dans sa cave, l'un deux a déniché un vingt- aine de pièces d'or ; un autre, qui effectuait des travaux de plombe- rie, a mis à jour un pot rempli de monnaies d'argent que gardent les propriétaires du Château de la Maillerie ; un troisième a découvert environ quatre-vingts kilos de pièces d'argent qui furent remis au Musée de Chinon et à l'Archevêché de Tours...

A côté de ces trésors légendaires, il y en a d'autres, plus discrets peut-être, mais non moins fabuleux. Sous la mer, tout d'abord : on pense en effet que le quart de toutes les richesses extraites des mines au fil du temps a sombré au plus profond des océans. Le reste est donc sur la terre ferme, où me bonne quantité a été perdue, enfouie, oubliée...

Mais parfois, les trésors - facétieux - resurgissent par hasard ! L'un des plus fameux est certainement le trésor de la rue Mouffetard, à Paris. L'histoire de sa découverte est passionnante, car, chose rare, son inventeur (1) - un terrassier espagnol du nom de Flaminio Maures - a déclaré sa trouvaille au commissariat de Police le plus proche ! Le 26 mai 1938, d'un coup de pioche, Maures mettait à jour 3.000 pièces d'or qu'il prit tout d'abord pour des médailles. A l'effigie de Louis XV, les pièces avaient été cachées là par le sieur Louis Nivelle, écuyer et secrétaire du Roi. Une feuille de papier accompagnait le magot, et précisait que Nivelle léguait les pièces à sa fille Anne-Louise, Dame des Forges. Au cours actuel, il y en aurait pour trois millions de francs !... Si ce trésor est resté célèbre, c'est qu'aujourd'hui encore, les braves gens le confondent

(1) Inventeur : celui qui découvre un trésor.

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volontiers avec un autre magot de légende, celui de Berthe de Bourgogne, caché lui aussi, affirme une tradition tenace, rue Mouffetard.

Mieux encore : en 1988, lors de travaux de voirie à Rue (Somme), on mit à jour 7.000 pièces du IIIe siècle. Le trésor avait été enfoui en l'an de grâce 261 lorsque les Alamans et les Francs envahirent la Gaule. Sa valeur est inestimable.

Le plus important trésor découvert par hasard durant ces cin- quante dernières années, le fut en 1949 par un terrassier italien, Guiseppe Corrias, En dégageant les fondations d'une maison, l'heureux inventeur trouva 48 kilos d'or et 240 kilos d'argent, environ 13.000 pièces datant du XVIIe siècle !

Mais, à côté de trésors découverts, combien de trésors à décou- vrir !

- A Paris, en 1792, le Marquis de Chambray aurait enterré 1,5 million de livres-or dans son hôtel particuliers rue du Regard, avant de prendre la route de l'exil.

- A Bonneville, Dordogne, serait dissimulé un veau en or.

- A Bazas, Gironde, 120 kilos d'or et d'argent se cacheraient dans la Commanderie, et un reliquaire contenant le sang de Saint Jean-Baptiste serait enterré dans les environs, le long de la route de la Réole,

- A Pontcharra, Isère, se trouverait le trésor du Chevalier Bayard.

- A Saint Wandrille, Seine-Maritime, un trésor serait dissimulé dans l'ancienne abbaye, où il est signalé par des pierres gravées.

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En 1954, des scouts y trouvèrent cinq cents pièces d'or, dans trois caches différentes. Le reste serait toujours là.

- Dans la forêt de Rambouillet, Yvelines, on découvre régulière- ment des magots de toutes époques, fruits de brigandages en région parisienne.

- A Baizieux, Somme, serait caché le trésor de la reine Frédégonde : une quantité d'or tellement importante qu'il faut "7 mules pour la charger".

- A Saint Chéron, Essonne, au bord de la Nationale menant à Dourdan, les miliciens Bassompierre et Masuy auraient enterré, le 15 août 1944, deux vases et une boîte de biscuits en fer-blanc, de forme canée, contenant trente kilos d'or et de pierres précieuses.

- A Château-Gontier, Mayenne, le trésor se cacherait dans un souterrain, entre l'ancien château et une petite chapelle qui se dresse à la sortie de la ville.

- A Dabo, Moselle, des coffres pleins d'or seraient entreposés dans les souterrains éboulés de la montagne.

- A Bourgneuf, Charente-Maritime, le trésor de Charles Martel est réputé caché dans les souterrains, sous le village.

- A Veauce, Allier, Charles de Bourbon aurait mis à l'abri des convoitises plusieurs coffres de bijoux, de pierres et d'or quelque part dans le château.

- A Triel, Yvelines, le trésor de Jacques Il serait enterré sous l'église.

- A Trégunc, Finistère, une barrique d'or et une barrique d'argent auraient été enfouies au lieu-dit "Croissant-Bouillet".

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- A Paris, les catacombes recéleraient le trésor du brigand Cartouche.

- A Saint Martin-de-Vence, Alpes Maritimes, une chèvre en or aurait été cachée par les Templiers sous leur Commanderie, à l'emplacement de l'ancien bastion romain.

- A Chaourcé, Aube, il y aurait un important stock d'or dans les souterrains du château.

- A Châteauneuf, Bouches-du-Rhône, on raconte que le célèbre caïd Carbonne a enterré son magot - contenu dans une mallette bleue - à 3,2 kilomètres de Châteauneuf, à 3,3 kilomètres de Val- de-Ricard et de Carry-le-Rouet, à l'ouest de la Chapelle d'Agut. L'endroit se situe à environ 1 kilomètre de la cote 187.

- A Saint-Satur, Cher, un riche (et oublieux !) habitant a caché son magot en 1940, et fut incapable de retrouver l'endroit par la suite.

- A Argelès-sur-Mer, Pyrénées-Orientales, une énorme quantité de lingots d'or, destinée à un maquis républicain espagnol, a été enterrée sur la plage en 1936, et jamais retrouvée.

- A Pieusse, Aude, un document du XVIIe siècle affirme que le tré- sor des évêques de Narbonne serait caché dans la maison forte. La tradition locale confirme point par point...

Bonne chasse!

Commentaires

Scan du magazine Sciences et avenir de juillet 1995 évoquant . (Source : chat bleu)
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Scan du magazine Sciences et avenir de juillet 1995 évoquant Dabo. (Source : chat bleu)
  • L'apparition de Dabo dans la liste des lieux a été beaucoup commentée (en effet, Dabo est un lieu de passage important de la Chasse):
A Dabo, Moselle, des coffres pleins d'or seraient entreposés dans les souterrains éboulés de la montagne.
  • Dans ce texte, Max donne la définition du mot inventeur dans une note de bas de page :
Inventeur : celui qui découvre un trésor.
  • Le "caïd Carbonne" dont parle Max doit être en réalité Paul Carbone, une figure du milieu marseillais. En utilisant les données de Max concernant le trésor de Carbon(n)e, on constate que la mallette bleue devrait se trouver non loin du Reganat d'Estral ou du Plan Capelan. Une cote 187 se trouve effectivement à 1 km de là (sur la carte IGN) à un carrefour d'une route et d'un chemin au lieu-dit le Canier.

Max a aussi évoqué ce trésor dans son livre "Guide du chercheur de trésors" (éd. Marabout, 1998) page 28. Extrait de la page 28 (Source : Mickey) :

Le célèbre caïd Carbonne aurait enterré son magot — contenu dans une mallette bleue — à 3,2 km de Châteauneuf-Ies-Martigues (Bouches-du-Rhône), à 3,3 km de Val-de-Ricard et de Carry-le-Rouet, à l'ouest de la Chapelle d'Agut. L'endroit se situe à environ un kilomètre de la cote 187. Ce trésor « moderne » reste à découvrir, ainsi qu'un autre, à l'est de la forêt de Rambouillet, à Saint- Chéron (Essonne), au bord de la Nationale menant à Dourdan : c'est là que le 15 août 1944 les miliciens Bassompierre et Masuy auraient enterré deux vases et une boîte de biscuits en fer-blanc, de forme carrée, contenant trente kilos d'or et de pierres précieuses... Si ces deux trésors n'ont pas encore été mis au jour, on en trouve d'autres assez régulièrement dans les forêts, et particulièrement celles de la région parisienne. Leur contenu provient de casses effectués par des truands dans des bijouteries de la capitale. Pourquoi ces objets précieux se trouvent-ils toujours dans leurs trous, parfois des dizaines d'années après la perpétration du forfait qui les a amenés là ? Mystère.

Synthèse des madits

Q 27-Nov-21
J'ai découvert dans l'édition de la Chouette de 1993 qu'il y a une petite annexe qui s'appelle "trésors, faits et légendes", qui résumait des trésors perdus à travers la France. Et dans cette annexe il est évoqué le trésor de Dabo qui serait caché sous le rocher. Et c'est vrai que ce texte n'a jamais été repris dans les éditions suivantes ? Est-ce que ce ne serait pas intéressant de le ré-intégrer dans une 5ème édition ?
MB - retranscription 27-Nov-21
Il n'y est pas dans l'édition 2019 ? Ah bon, je vérifie, je jette un coup d'oeil très rapide. En revanche je me souviens très bien de ça, j'avais posé la question à Max, et en réalité il voulait étoffer son bouquin, il voulait relier l'histoire de la Chouette d'Or à d'autres trésors plus connus pour lui donner une sorte de légitimité, d'ancrage dans l'histoire des trésors. Une association d'idées à vocation marketing.
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