Ramine

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Sommaire

Analyse du contenu d'une boîte de sardines, par un chercheur de la Chouette d'Or

Ce 1er juillet 2011, il m'a été remis une boîte de sardines ouverte contenant quelques objets hétéroclites. Est-ce un jeu ? Une énigme ? Y a-t-il quelque chose à gagner ? Toujours est-il que je suis pris par le désir d'analyser ces objets et d'essayer d'en tirer quelque chose. De toutes manières, ce ne sera pas inutile. Je sens qu'au fil de mes recherches, j'apprendrai certaines choses. Cette boîte et son contenu piquent ma curiosité.

La première chose qui se dégage de cette boîte, probablement pourtant ouverte depuis plusieurs semaines, c'est l'odeur d'un morceau de cannelle et d'un anis étoilé - merci Françoise pour l'identification de ce dernier.

Inventaire

Le couvercle de la boîte a disparu. Au dessous, une étiquette reproduisant une affiche ou peinture sur laquelle il est écrit : "Sardines à l'Huile d'Olive - 2006". A l'intérieur, je trouve :

  • une boussole (http://fr.wikipedia.org/wiki/Boussole)
  • un morceau de cannelle (http://fr.wikipedia.org/wiki/Cannelle_%28%C3%A9corce%29)
  • un anis étoilé (http://fr.wikipedia.org/wiki/Badiane_chinoise) dont trois carpelles sont détachées
  • une pièce percée, de 10 centimes de 1932
  • une pièce des chambres de commerce de France - bon pour 50 centimes -, datant de 1921
  • un bon pour 20 cachets de 250 g de chicorée - Etablissements Casier-Bourgeois à Cambrai
  • Une plume à encre traverse le bon
  • un morceau de journal
  • un ensemble de 29 cartes représentant des phares du Finistère
  • L'ensemble est enserré dans une couverture dont le titre est Minarets Marins d'Armorique - Finisterrae. Sur le phare illustré en première de couverture, il est écrit "Ispahan". Ispahan était la capitale de l'empire perse entre le XVIe et le XVIIIe siècle.
  • Sur la quatrième de couverture, il est écrit "Râmine - 9 rue du Bois d'Amour - 29200 Brest même". Le fond représente une sorte de rose des vents.
  • Sur les deuxième et troisième de couverture, figure un texte reproduit ici :
Lors de son voyage initiatique et
rocambolesque en Armorique, le Prince
Marin Râmine premier décapsuleur du Roi
des Perses fut ébloui par la variété et
la richesse des constructions phar-aoniques, les
Minarets Marins Bretons. Au pruneau
ou en granite tendre, tous ces édifices
comportaient des caractéristiques uniques et
fascinantes.
Comme leur éclat était à l'image du Prince, il
fut décidé d'en concevoir un recueil afin d'en
informer le Roi de la Perse Antique.
Néanmoins, un coup de foudre obligea le
Prince à se marier avec une Bretonne pur
beurre demi-sel de Brest et à ne plus retourner
dans sa terre natale d'Elame.
Etant donné l'humidité ambiante, ce recueil
fut conservé à l'intérieur de cette boîte de
sardines.
O trouveur de cette boîte, si en ton temps
subsiste un Roi des Perses, tâche de l'en
informer pour qu'il ne soit pas inquiet comme
Louis XIV le fut pour La Pérouse.
Frottez la lampe magique au
www.ramine.com
  • Juste au-dessus, un phare est représenté, sur une carte marine (SHOM) des pointes du Finistère. Sur le phare, il est écrit "EN ARM". Autrement dit, Armen mais comme si l'on avait la fin du mot, puis son début. On peut imaginer le mot ARMEN écrit deux fois autour du phare circulaire dont on ne voit que la moitié des mots.

Analyse du texte

  • Le site web (http://www.ramine.com) est celui d'un artiste peintre-plasticien brestois, Râmine Fardad, qui se dit Chercheur de sens et Confiseur d'histoire. J'aime !! La page d'accueil représente un phare. C'est la lampe magique. Il s'allume lorsqu'on passe la souris dessus.
  • Décapsuleur du Roi des Perses.
  • Que vient faire la bière ici ? A moins qu'il n'y ait un lien avec les "capsules temporelles", oeuvre de sauvegarde collective de biens et d'informations, comme témoignage destiné aux générations futures. Cela ressemble à Râmine. La boîte de sardines pourrait être une capsule temporelle. Mais pourquoi "décapsuleur" et pas "capsuleur" ?
  • Et quel Roi des Perses ? Les derniers Shahs d'Iran ont constitué la dynastie des Pahlavi : Reza Chah (1878-1944) a régné de 1925 à 1941, suite à un coup d'état. Il a abdiqué en 1941 en faveur de son fils, Mohammad Reza Pahlavi (1919-1980). Ce dernier a régné jusqu'à la révolution islamique de 1979. Son fils aîné, Reza Pahlavi, est né en 1960. Il est, selon ses partisans, l'héritier du trône.
  • Constructions phar-aoniques et Minarets Bretons représentent, naturellement nos phares bretons. L'allusion aux pruneaux est un jeu de mot sur le "far breton".
  • Eclat des phares : Jeu de mot avec les phares à éclats.
  • Roi de la Perse Antique : Quel est-il ? Il y en a eu tant. Alexandre le Grand (-356, -323) est probablement le plus grand roi qu'ait eu la Perse. Un des plus grands conquérants de l'Histoire. Il fonde près de 70 cités dont la majorité porte le nom d'Alexandrie. On retiendra l'Alexandrie d'Egypte, fondée en -331 et son célèbre phare.
  • Elame : La Wikipedia nous apprend que l'Elam est une ancienne région d'Iran, située à proprement parler vers la région actuelle de Fars (décidément - et c'est sans compter que le patronyme de Râmine est Farad), au sud-ouest de l'Iran (capitale Anshan). Il semble que la civilisation élamite se soit étendue une plus grande région, dont la ville de Suse est devenue au Ve siècle avant J.-C. la capitale de l'Empire perse achéménide. Darius et Xerxes en ont été les principaux souverains.
  • Louis XIV et La Pérouse : dommage, Râmine ! il s'agissait de Louis XVI. Mais je ne vous en veut pas trop. Peut-être est-ce l'imprimeur qui a fait la faute.

Analyse des objets

  • La boussole (http://fr.wikipedia.org/wiki/Boussole) est l'instrument de navigation par excellence. Nous permettra-t-il d'aller de phare en phare ?
  • La cannelle (http://fr.wikipedia.org/wiki/Cannelle_%28%C3%A9corce%29) est l'écorce intérieure du cannelier de Ceylan (Cinnamomum verum). Elle était utilisée par les anciens Égyptiens dans le processus de l'embaumement. La meilleure cannelle provient du Sri Lanka. La canelle est utilisée en cuisine comme condiment et substance aromatique.
  • L'anis étoilé (http://fr.wikipedia.org/wiki/Badiane_chinoise) ou badiane chinoise est le fruit du badianier de Chine (Illicium verum). Il se compose d'un follicule ligneux à huit carpelles contenant chacun une graine. Il forme ainsi une étoile à huit branches... comme le fond de la boussole. 90% de la production mondiale de badiane provient de la province de Jiangxi en Chine. Comme la cannelle, l'anis étoilé est utilisé pour ses vertus aromatiques.
  • Cannelle et anis étoilé entrent dans la composition du mélange de cinq épices. Les trois autres épices sont le poivre de Sichuan, le clou de girofle et le fenouil.
  • La pièce de 10 centimes de 1932, est semblable à celle-ci (http://cgb.fr/monnaies/modernes/m12/gb/monnaiesgb29f2.html?depart=2086&nbfic=2290) bien qu'en bois bon état. Il s'agit d'une pièce en cupro-nickel (http://sceco.univ-poitiers.fr/hfranc/annees30.htm), dérivée du franc Poincaré : Dans le souvenir des français, les années trente resteront celles des pièces percées. Ces monnaies de faibles valeurs faciales (5, 10 et 25 centimes) ont vu le jour pendant la Première Guerre Mondiale sous le burin du graveur Edmond-Emile Lindauer. Initialement frappées en nickel, elles sont fabriquées dans un alliage de cuivre et nickel durant les dernières années de la guerre, puis en maillechort (alliage de cuivre, zinc et nickel) à partir de 1938 ; durant la Seconde Guerre Mondiale, le zinc remplacera même cet alliage pour la pièce de 10 centimes.
  • La pièce de 50 centimes de 1921, est semblable à celle-ci (http://www.cgb.fr/monnaies/modernes/m13/gb/monnaiesgbb356.html?depart=999&nbfic=1246) bien qu'en bois bon état. Il s'agit d'une pièce de monnaie de nécessité (http://sceco.univ-poitiers.fr/hfranc/necessitePGM.htm) : Conservées par les particuliers ou réquisitionnées par l'Etat, les monnaies métalliques ne tardèrent pas à manquer durant la première guerre mondiale. Pour faire face à cette disparition qui menaçait de paralyser les échanges quotidiens, des monnaies, dites de nécessité, furent mises en circulation par des commerçants, des municipalités ou des chambres de commerce. L'utilisation de ces monnaies de substitution se poursuivit après la guerre. Une mention particulière peut-être faite à cet endroit des pièces des Chambres de Commerce et d'Industrie, marquées "bon pour 1 franc" et "bon pour 2 francs" créées en 1921 qui ne furent démonétisées qu'en 1949.
  • Le bon pour 20 cachets de chicorée
  • Les chicorées (http://fr.wikipedia.org/wiki/Chicor%C3%A9e) sont des plantes cultivées pour leurs feuilles (salades, endives) ou leurs racines (succédané de café). Le bon fait certainement référence au produit d'une chicorée à café (http://fr.wikipedia.org/wiki/Chicor%C3%A9e_%C3%A0_caf%C3%A9). Ce succédané, appelé "chicorée" par simplification, a été largement utilisé durant les guerres à partir du XVIIe siècle, d'abors aux Pays-Bas puis dans le reste de l'Europe. En France, la production est principalement concentrée dans le Nord-Pas-de-Calais. Le plus célèbre transformateur est la société Leroux (http://www.lamaisondelachicoree.org/). Je me souviens qu'il y en avait chez mes grands-parents, dans les années 50-60. Les établissements Casiez-Bourgeois, probablement disparus aujourd'hui, ont aussi été des transformateurs de chicorée. De nombreuses "réclames" subsistent (en vente sur eBay notamment).
  • Le bon alimentaire pour la chicorée doit dater de la seconde guerre mondiale.
  • La plume métallique (http://fr.wikipedia.org/wiki/Plume_%28%C3%A9criture%29) (pour écrire) qui perce le bon, ne semble pas être une Sergent Major - comme celle que j'utilisais lorsque j'étais enfant, à l'école primaire -, bien qu'elle y ressemble. Il s'agit d'une plume Henry N°620 - c'est écrit dessus -, fabriquée par Gilbert & Blanzy-Poure. C'est ce fabricant qui produisait aussi les plumes Sergent Major. Amusant de constater que, comme la chicorée, il s'agit d'un produit du Nord de la France. Les établissements Gilbert & Blanzy-Poure ont été fondés à Boulogne-sur-Mer en 1856. La plume métallique avait été inventée en Angleterre et Boulogne se trouvait sur la route d'importation en France. Pour plus d'informations sur les plumes métalliques, visitez cet intéressant site (http://pratlt.perso.sfr.fr/topic/index.html). Je me demande si la plume était fixée au bon pour le la chicorée, à l'origine, ou si c'est Râmine qui a bricolé sa fixation.
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